« L’HOMME EST UNE ACTION MERVEILLEUSE
PARCE QU’IL VEUT LA VERTU [...]
L’HOMME EST UNE PENSÉE MERVEILLEUSE
PARCE QU’IL VEUT LA VERTU »
‘ THE MAN IS AN ACTION MARVELOUS
BECAUSE HE WANTS THE VIRTUE [...]
THE MAN IS A THINKING MARVELOUS
BECAUSE HE WANTS THE VIRTUE ‘
Marie-Lucile Kubacki, à Rome publié le 09/04/2018
Certes, la joie est une vertu chrétienne fondamentale, le fruit et le signe de la présence de l’Esprit saint dans le cœur de celui qui croit, et les évangiles en font souvent état, qu’il s’agisse du «Réjouis-toi Marie » de l’Annonciation ou de cette « grande joie » annoncée par l’ange aux bergers à Noël. Il n’y a donc rien d’incongru à ce que le thème devienne la « marotte » d’un pape. En outre, François a toujours manifesté une sensibilité particulière à l’action de l’Esprit saint : « L’Esprit est le don de Dieu, notre Père, qui nous surprend toujours : le Dieu des surprises », aime-t-il répéter, voyant dans la joyeuse créativité de l’Esprit un antidote à la rigidité spirituelle, une véritable maladie qu’il associe à la tristesse.
Dans une très belle homélie sur la présentation de Jésus au Temple, François avait évoqué deux types de joie : celle de l’observance et celle de la prophétie. Marie et Joseph, les jeunes parents observants, sont joyeux de suivre la Loi de Dieu et d’accomplir ce qui est prescrit en amenant leur enfant. Les vieux Syméon et Anne, prophètes, dansent joyeusement car ils sont remplis de l’Esprit.
S’il vous plaît : jamais de sœurs, jamais de prêtres avec une tête de piment au vinaigre, jamais !
A un niveau plus personnel, il y a chez François comme un volontarisme de la Joie. Et aussi une grâce. L’équilibre entre grâce et volonté est toujours mystérieux. Cela se manifeste dans le sourire qu’il arbore lors des audiences publiques, face à « son » peuple, lui qui ne souriait presque jamais avant son élection, arborant souvent une mine sombre et austère. Ou encore dans les paroles, parfois dures, qu’il adresse aux prêtres et aux religieuses, comme lorsqu’il leur avait demandé en 2013 de ne pas être des « vieilles filles et des vieux garçons », ou lorsqu’il avait lancé à des novices, la même année : « Il n’y a pas de sainteté dans la tristesse ! Quand tu trouves un séminariste, un prêtre, une Sœur, une novice, qui tire une tête longue, triste, il y a quelque chose qui ne va pas ! S’il vous plaît : jamais de sœurs, jamais de prêtres avec une tête de piment au vinaigre, jamais ! ». Il y a un an, il a fait épingler une petite affiche « interdit de se plaindre » sur la porte de son bureau. La joie, selon le pape François, est tout sauf une chose sucrée. C’est le signe distinctif des saints. Une discipline. Ou plutôt, le fruit d’un combat spirituel.