MES OBJECTIONS

Merci à toutes celles et ceux qui, par leur vie, leur existence, leur intelligence, leur bonté DIVINES, ont fait et font de la vie, et de l’existence, une HUMANITÉ.

Aujourd’hui, je sais que vous avez contribué à sauver ma vie de la cruauté de ceux contre lesquels, il est difficile d’objecter sans risquer son existence humaine. 
« LA FEMME PAUVRE N’EST PAS UNE PAUVRE FEMME »
BILLET

“La Femme pauvre“ n’est pas une pauvre femme

Dédicace de Léon Bloy à Ernest La Jeunesse, écrivain, caricaturiste et critique littéraire français, de son livre La Femme pauvre (Mercure de France, Paris 1897)
Dédicace de Léon Bloy à Ernest La Jeunesse, écrivain, caricaturiste et critique littéraire français, de son livre La Femme pauvre (Mercure de France, Paris 1897)

Dans Gaudete et Exsultate, le pape cite à nouveau l’un des auteurs français qu’il chérit : Léon Bloy (à travers son roman La Femme pauvre)


Dans Gaudete et Exsultate, le pape cite à nouveau l'un des auteurs français qu'il chérit : Léon Bloy (à travers son roman La Femme pauvre). L'occasion, pour l'écrivain Henri Quantin (De Verbe et de chair, au Cerf), de redécouvrir ce roman méconnu d'un auteur mal aimé.

Voilà que Sa Sainteté récidive. Voilà qu’elle cite à nouveau Léon Bloy, génie réduit par ses adversaires – dont beaucoup d’ecclésiastiques – à « un lanceur de boules puantes dans les salons mondains » ou à « un Diogène de lupanar ». Dans la chapelle Sixtine, à peine élu, Jorge Bergoglio avait ouvert son pontificat sous le signe du « pèlerin de l’Absolu » : « Celui qui ne confesse pas Jésus-Christ, il me revient la phrase de Léon Bloy : “Celui qui ne prie pas le Seigneur prie le diable.” Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon. » (La phrase exacte de Bloy est : « Quand nous ne parlons pas à Dieu ou pour Dieu, c’est au diable que nous parlons et il nous écoute… dans un formidable silence. » – Le révélateur du globe, in Essais et pamphlets, Bouquins.) Citer au cœur du Vatican une phrase qui venait de la période où Bloy faisait ses débuts d’écrivain dans le cabaret montmartrois du Chat-Noir ne manquait pas de sel. C’était rappeler aux prélats qui l’auraient oublié – on n’ose pas envisager qu’ils ne l’aient jamais su – que le Prince de ce monde est expert en mondanité, là où l’Église entend être experte en humanité.

Cinq ans plus tard, dans sa nouvelle exhortation apostolique, François donne une nouvelle caution pontificale à celui qui ne fut jamais tendre avec les papes, surnommant Benoît XV « Pilate XV » et notant dans son Journal à la mort de Léon XIII : « Il y a plus de vingt ans que j’attends son successeur. » Cette remarque avait même valu à Bloy une lettre indignée d’un jésuite que sa conscience obligeait à se séparer d’un homme qui parlait si mal du souverain pontife.

Au fond, comme disait Léon Bloy, dans la vie “il n’y a qu’une tristesse, c’est de n’être pas des saints”. – Pape François

À la fois pape et jésuite, François ne semble pas craindre les pages bloyennes. Sans se hasarder à imaginer ce que Bloy aurait écrit de François – pastiche qui pourrait toutefois se révéler fécond –, on se contentera de relever la nouvelle citation offerte par le pape à notre méditation. Au paragraphe 34 de Gaudete et Exsultate, on lit : « N’aie pas peur de viser plus haut, de te laisser aimer et libérer par Dieu. N’aie pas peur de te laisser guider par l’Esprit Saint. La sainteté ne te rend pas moins humain, car c’est la rencontre de ta faiblesse avec la force de la grâce. Au fond, comme disait Léon Bloy, dans la vie “il n’y a qu’une tristesse, c’est de n’être pas des saints”. »

Précisons d’où vient la phrase de Bloy, pour en mesurer toute la portée, sans la réduire à un slogan pour sweat-shirt de catholique diplômé en communication. La phrase clôt La Femme pauvre, second roman de Léon Bloy, publié en 1897. Rappelons aussi au passage que ce roman révéla « la réalité du christianisme » à Jacques et Raïssa Maritain, alors jeunes étudiants déboussolés, prêts à se donner la mort plutôt que de vivre sans avoir rencontré la Vérité. 

Livre qui arracha donc les Maritain au suicide, La Femme pauvre trace l’itinéraire de Clotilde, âme pure martyrisée par les théophobes envieux, propriétaires dévotes comme soulards paillards. Successivement « épave des ténèbres » et « épave de la lumière », Clotilde vit ultimement un veuvage mystique, lorsque son mari Léopold succombe dans l’incendie de l’Opéra-Comique : il a tenté de tirer des flammes « de nouveaux époux fraîchement bénis par un cocufiable adjoint, des vierges de négociant garanties sur la facture, ou de véridiques prostituées »

La réponse de Clotilde vaut bien des encycliques : « Je suis parfaitement heureuse. On n’entre pas dans le Paradis demain, ni après-demain, ni dans dix ans, on y entre aujourd’hui, quand on est pauvre et crucifié. »

Après la mort de Léopold, Clotilde décide de se conformer à « celui des Préceptes évangéliques dont l’observation rigoureuse est jugée plus intolérable que le supplice même du feu » : elle vend tous ses biens au profit des pauvres afin de devenir une « mendiante », tout à la fois « vagabonde » et « pèlerine du Saint Tombeau ». Clotilde revit ainsi les épousailles franciscaines avec dame Pauvreté, sous une forme un peu plus crue que celle des fresques d’Assise. Ce choix final de l’héroïne ne fait qu’accomplir une vie d’union au Christ, purifiée par les flammes successives. Son âme n’est brûlante d’amour que pour avoir été brûlée au foyer ardent de son Époux divin. Nulle tristesse dans cette brûlure ! Clotilde le révèle à un prêtre qui veut lui offrir toute sa compassion : attendri, il l’appelle « ma pauvre femme » et la croit« bien malheureuse », parce qu’il l’a vue tout en pleurs devant le saint sacrement. La réponse de Clotilde vaut bien des encycliques : « Je suis parfaitement heureuse. On n’entre pas dans le Paradis demain, ni après-demain, ni dans dix ans, on y entre aujourd’hui, quand on est pauvre et crucifié. »

Bloy ajoute alors que le prêtre s’en va « bouleversé d’amour », pour avoir reconnu, dans la bouche de cette mendiante sublime, les paroles du Christ en Croix au bon larron : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis. » Le bon larron, modèle de sainteté de Bloy, n’est guère plus fréquentable que le cabaret des « hydropathes » du Chat-Noir. Soyons sûr qu’en revêtant le Christ à l’agonie, il quitte sa robe de tristesse : ses plaies elles-mêmes doivent en être transfigurées.

Dès lors, pourquoi attendre et ne pas se « laisser aimer et libérer » dès aujourd’hui. Comme le Christ, le pape veut que tous goûtent la joie de la sainteté. Comme Bloy, il sait aussi que ce peut être l’objet d’une longue lutte : notre faiblesse n’accepte pas volontiers la rencontre de la grâce. Dans le passage qui affirme que celui qui ne prie pas Dieu prie le diable, Léon Bloy écrit : « La plus grande force de Satan, c’est l’Irrévocable. Le mot “fatalisme” n’[en] est qu’une traduction obscure. (…) Dieu garde pour lui sa Providence, sa Justice, sa Miséricorde et, par-dessus tout, le Droit de grâce qui est comme le sceau où son omnipotente souveraineté est empreinte. Il garde aussi l’irrévocable de la Joie et il laisse à Satan l’irrévocable du Désespoir. (…) Or, l’Irrévocable commence dès cette vie. Il se formule dans l’acte libre et s’accomplit dans la persévérance. La Grâce n’intervient que pour empêcher la liberté de glisser de notre âme et de se perdre dans l’effroyable angoisse de la Tentation. Mais l’Irrévocable subsiste dans les faits d’une manière si redoutable que les moindres velléités, les moindres pensées, les plus fugitives palpitations ont des suites infinies et retentissent à jamais » (Le révélateur du globe).

 Aucun péché n’est mignon, car tous défigurent le visage lumineux que Dieu veut pour nous.

« Il n’y a qu’une tristesse, c’est de n’être pas des saints », nous dit donc François après Bloy. Tirons-en cette conclusion évidente : seuls les saints sont dans la Joie. Sommes-nous prêts à croire que Dieu veut notre bonheur et que la sainteté est plénitude et non recoin austère ou piège pervers ? « Je ne suis pas un saint », dit-on parfois. Léon Bloy a d’ailleurs fait l’exégèse de ce lieu commun (dans l'ouvrage du même nom). Derrière l’apparente humilité se cache une complaisance pour nos travers, nos bien-nommés « péchés mignons »« Je ne suis pas un saint »signifie alors « Je suis un type cool, qui sait s’amuser, pas une face blême complexée ». Triste image de la sainteté, qui fait de l’union amoureuse à Dieu une menace pour notre bonheur. Aucun péché n’est mignon, car tous défigurent le visage lumineux que Dieu veut pour nous. Étonnante servitude volontaire : nous tenons à ce qui nous asservit et craignons ce qui nous libère. Non, la sainteté ne rend pas moins humain. Proclamer que le Christ connut tout de notre condition excepté le péché n’enlève rien à son humanité. Cette exception ne le rend ni moins homme, ni moins joyeux que nous. Le péché est au contraire ce qui altère notre humanité. Qui oserait prétendre que le violeur en série est plus humain que François d’Assise ? Pauvre, crucifié et joyeux, le stigmatisé d’Assise le fut suprêmement. Comme la femme pauvre, il vécut « la combinaison surnaturelle d’enfantillage dans l’amour et de profondeur dans le sacrifice qui fut tout l’esprit des premiers chrétiens »(La Femme pauvre).

Les premiers chrétiens ! Bloy nous appelle surtout à ne pas être les derniers, dans un texte qui mérite bien, au sens propre, le nom d’exhortation apostolique. « L’homme seul, plus saint que les autres créatures, ne veut pas de la sainteté. Il la juge ridicule et même outrageante pour sa dignité. » Puis, évoquant « la guerre actuelle » destructrice de toute chose, sur terre et sous la terre, il lance :

« Le mal a des aspects si nettement surnaturels que les matérialistes les plus bas sont forcés d’avouer que ce qui se passe est diabolique. La sainteté a toujours été demandée. Autrefois on a pu croire qu’elle était demandée de très loin, comme une échéance incertaine pouvant être périmée. Aujourd’hui elle nous est présentée à notre porte par un messager hagard et tout en sang. Derrière lui, à quelques pas, la panique, l’incendie, le pillage, la torture, le désespoir, la plus effroyable mort…

Et nous n’avons pas même une minute pour choisir ! »

« Aujourd’hui », écrit Bloy. C’était en 1916, mais c’était aussi « aujourd’hui » que le bon larron pauvre et crucifié entrait dans le Paradis. Souhaitons que l’exhortation de François, même sous une allure plus bonhomme, réveille en chacun l’urgence de la sainteté « aujourd’hui », seule manière de sortir de la tristesse.

Source : La vie .fr

La foule rassemblée place Saint-Pierre pour l'Angélus du 29 juillet 2018.  (AFP or licensors)
La foule rassemblée place Saint-Pierre pour l'Angélus du 29 juillet 2018. (AFP or licensors)

LE PAPE APPELLE À COMBATTRE « LE CRIME HONTEUX » DE LA TRAITE HUMAINE

Le Pape appelle à combattre le «crime honteux» de la traite humaine

Le Pape François a lancé un nouvel appel à la veille de la Journée mondiale organisée par l’Onu.


Après la prière de l’Angélus, le Pape a lancé un appel fort pour dénoncer la traite des êtres humains, à la veille de la Journée mondiale de sensibilisation et de mobilisation organisée par les Nations Unies. Le Pape François a une nouvelle fois dénoncé un «crime honteux» et a demandé des actions concertées à la fois au niveau des gouvernements et de la société civile. «Demain a lieu la Journée mondiale contre la traite des personnes, organisée par les Nations Unies. Cette plaie réduit en esclavage de nombreux hommes, femmes et enfants, avec l’objectif de l’exploitation professionnelle et sexuelle, du commerce d’organes, de la mendicité et de la délinquance forcée, aussi ici, à Rome», a souligné le Pape. 


«Les routes migratoires sont souvent utilisées par les trafiquants et les exploiteurs pour recruter de nouvelles victimes de la traite. C’est la responsabilité de tous de dénoncer les injustices et de contrer avec fermeté ce crime honteux.»


À l’occasion de cette journée mondial, la Section Migrants et Réfugiés du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral a lancé sur les réseaux sociaux une campagne de sensibilisation pour tout le mois d’août. En utilisant l’hashtag #EndHumanTrafficking pourront être promues des initiatives pour combattre la traite et divulguer des informations utiles sur Twitter, Facebook et Instagram, en dénonçant    toutes les formes d’esclavage.

Les statistiques montrent l’ampleur du phénomène. En 2016, près de 10 millions d’enfants et d’adolescents auraient été contraints à l’esclavage, sous une forme de travail ou de prostitution, selon un rapport publié hier par différentes ONG. 


Au total dans le monde, en incluant les adultes, la traite humaine impliquerait 40 millions de personnes, parmi lesquelles 3,6 millions sur le continent européen. 


Cette "industrie" souterraine représenterait, à l’échelle mondiale, 150 milliards de dollars. Sensibilisé à ce problème depuis son expérience pastorale en Argentine, le Pape François n’a donc cessé d’exhorter à s’attaquer à ce fléau qui semble encore peu présent dans les agendas médiatiques et politiques des sociétés occidentales.


Vaticanews
« PEINE DE MORT : LE PAPE MODIFIE LE CATÉCHISME DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE »

L’Eglise lève toutes les ambiguïtés sur son rapport à la peine de mort. 


Conformément au vif souhait exprimé par le Pape François, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a procédé à la modification de l’article 2267 du Catéchisme de l’Eglise catholique, qui stipule donc désormais le rejet total de cette pratique jugée contraire à la dignité humaine. 


Une lettre, signée par le cardinal Ladaria Ferrer, a été envoyée à tous les évêques du monde afin d’expliciter le processus de maturation de cette décision



Même dans sa version corrigée de 1998, le Catéchisme de l’Eglise catholique tolérait le recours à la peine «en cas d’absolue nécessité». 


Cette prise de position, défendue et assumée dans le passé par quelques Papes, s’expliquait au regard d’une «situation politique et sociale qui faisait de cette peine un instrument acceptable en vue de la sauvegarde du bien commun».



Une prise de conscience "à la lumière de l'Evangile"


La prise de conscience du caractère inadmissible de cette pratique s’est faite lentement mais sûrement parmi le peuple de Dieu, «à la lumière de l’Evangile», et conforté par l’enseignement de ses pasteurs. 


Sur ce long chemin de réflexion, l’Encyclique Evangelium Vitae du Saint Pape Jean-Paul II constitue une étape fondamentale. 


Le Pape polonais y indiquait, parmi les signes d’espérance d’une nouvelle civilisation de la vie «l’aversion toujours plus répandue de l’opinion publique envers la peine de mort, même si on la considère seulement comme un moyen de “légitime défense” de la société, en raison des possibilités dont dispose une société moderne de réprimer efficacement le crime de sorte que, tout en rendant inoffensif celui qui l’a commis, on ne lui ôte pas définitivement la possibilité de se racheter».



Une évolution conforme au Magistère


La recherche de l’abolition de la peine de mort s’est ensuite poursuivie avec Benoît XVI, qui déclarait en novembre 2011, lors de l'audience générale, à un groupe de fidèles: «que vos débats encouragent les initiatives politiques et législatives actuellement promues dans un nombre croissant de pays en vue d’abolir la peine de mort et de poursuivre les progrès importants accomplis afin de rendre le droit pénal plus conforme à la dignité humaine des prisonniers et au maintien efficace de l’ordre public». 


Et enfin, avec le Pape François, qui, le 11 octobre 2017, demandait expressément la révision du Catéchisme de l’Eglise catholique sur ce sujet, estimant que «la peine de mort est une mesure inhumaine qui blesse la dignité personnelle». 


Cette modification s’inscrit donc dans un «développement authentique de la doctrine», et ne «contredit pas les enseignements antérieurs du Magistère» romain.



Le primat de la dignité humaine


Cette nouvelle formulation affirme que «la suppression de la vie d’un criminel, comme punition d’un délit, est inadmissible parce qu’elle attente à la dignité de la personne, laquelle n’est pas perdue même après des crimes très graves». 


De plus, «étant donné que la société actuelle dispose de systèmes de détention plus efficaces, la peine de mort n’est plus nécessaire pour protéger les personnes innocentes» ; il n’en demeure pas moins que «l’autorité publique a le devoir de défendre la vie des citoyens», comme l’a toujours enseigné le Magistère.


Cette nouvelle formulation, approuvée par le Pape, est entré en vigueur ce mercredi 1er août 2018. Elle veut pousser à «un engagement décisif, notamment par un dialogue respectueux et serein avec les autorités publiques, afin de favoriser une mentalité qui reconnaisse  la dignité de chaque vie humaine», et réaffirmer avec force et sans équivoque, le combat déterminé de l’Eglise pour l’abolition totale de cette pratique.


Manuella Affejee- Cité du Vatican