« L’HOMME EST UNE ACTION MERVEILLEUSE
PARCE QU’IL VEUT LA VERTU [...]
L’HOMME EST UNE PENSÉE MERVEILLEUSE
PARCE QU’IL VEUT LA VERTU »
‘ THE MAN IS AN ACTION MARVELOUS
BECAUSE HE WANTS THE VIRTUE [...]
THE MAN IS A THINKING MARVELOUS
BECAUSE HE WANTS THE VIRTUE ‘
Les clochers, identité même d’un village ou d’un bourg, sont trop souvent aujourd’hui signes d’églises fermées. Pourtant, ces bâtiments qui appartiennent aux communes pour beaucoup d’entre eux, sont entretenus avec sollicitude. La communauté humaine locale est très attachée à son clocher comme signe implanté dans son terroir. Mais les chrétiens qui vivent à l’ombre de ces églises, parfois peu nombreux localement, peuvent-ils se contenter de cette situation ? N’y-a-t-il vraiment rien à faire ?
Les chrétiens d’aujourd’hui sont les héritiers de ceux qui leur ont transmis ce patrimoine : architecture, sculptures, bannières, ornements, vitraux, peintures, plaques commémoratives ex voto. Les églises ont toujours été des lieux de création artistique : la vision des artistes contemporains sur le monde permet de le réinventer, d’éveiller les sens à la beauté qui nous entoure. Le patrimoine n’est pas seulement conservation de vieilles choses, il est nourriture pour le présent. Les œuvres d’art, même modestes, qu’abritent les églises sont le souvenir des liturgies qu’elles ont servies ou des pratiques de dévotion qu’elles ont accompagnées. Faire redécouvrir aux visiteurs le pourquoi et le comment de ces ouvrages est impératif aujourd’hui : il s’agit de revêtir de sens ce qui semble l’avoir perdu. Enfin, une occasion est offerte de nouer des relations avec des artistes mais aussi avec les élus ou les responsables d’associations culturelles, des chrétiens qui aiment leur églises.
Une fois dans l’année, toutes les églises de France sont invitées à ouvrir largement leurs portes jusqu’à la nuit. Une image forte est ainsi donnée. Le signe de la nuit, la vision d’une église éclairée de l’intérieur, portes grandes ouvertes pour accueillir tous ceux qui souhaitent entrer et qui ne l’osent pas en temps habituel. Consciente de l’importance de l’expérience sensible pour ses contemporains, l’Église catholique a pris l’initiative de cette Nuit des églises.
Leur faire découvrir le sens du lieu – église, le sens de ce que l’on y célèbre, la possibilité lieu – la possibilité de vivre un moment de contemplation grâce à l’art manifesté dans toutes ses dimensions et à l’accueil spécialement préparé par les paroissiens. La Nuit des églises permet aux communautés locales de s’adresser à tous. Franchir la porte de l’église, c’est accueillir celui qui passe, c’est aller à la rencontre de celui qui entre.
Les témoignages sont nombreux de cette porte que l’on franchit et des merveilles que l’on découvre. Un seuil se franchit dans les deux sens : non seulement en entrant, mais aussi en sortant.
Les communautés paroissiales ont jusqu’ici manifesté une grande imagination pour faire vivre dans leurs églises cette soirée : animation spirituelle, mise en valeur artistique du lieu et des œuvres, concerts, expositions, visites, parcours ludiques…
Souvent, la soirée se termine par un moment plus spirituel : lecture de quelques textes de l’Écriture, lucernaire, chants, prières ou textes poétiques. Le seuil que chacun est appelé à franchir est celui de l’église, mais aussi celui d’un moment d’intériorité, inattendu peut-être.
En sortant de l’église, les chrétiens sont invités à franchir le seuil de rencontre, du dialogue et du partage.
Initiée par l’Église de France, cette manifestation culturelle et cultuelle, qui ambitionne de faire (re)découvrir des églises le temps de soirées d’été, est installée dans le paysage ecclésial depuis 2011.
Parmi les 42 000 églises et chapelles de France, nombre d’entre elles, en zones rurales, demeurent fermées durant l’année par manque de fréquentation. Exceptionnellement, la Conférence des évêques de France décide chaque été de les ouvrir en soirée dans le cadre de «la Nuit des églises», événement qui se tient cette année du samedi 30 juin au samedi 7 juillet.
«Il y a pour nous un enjeu pastoral, celui de redonner un coup de projecteur sur des églises trop souvent délaissées par les communautés chrétiennes»,
expliquait vendredi 29 juin à l’AFP Maud de Beauchesne, responsable du département d'art sacré de la CEF, qui coordonne la manifestation.
Pour la CEF, la «Nuit des églises» revêt en outre une dimension «sensible» qui passe par la mise en lumière des œuvres qui se trouvent entre ces murs. «Pour nos concitoyens, il est souvent plus facile de franchir le seuil d'une église que d'un musée pour découvrir l'art», fait aussi valoir Maud de Beauchesne.
Une nuit entre art et foi
L’objectif assumé est donc de faire découvrir au fidèle ou au visiteur l’édifice religieux sous un autre angle, qu’il soit spirituel, patrimonial ou artistique.
Selon Mgr Jean Legrez, archevêque d’Albi et initiateur du projet, «cet événement répond à une double mission : d’une part permettre aux communautés chrétiennes locales, même dans les plus petits villages, de faire vivre ou de se réapproprier leur église, lieu de leur histoire et de leur enracinement ; d’autre part ouvrir leurs portes et accueillir largement tous ceux qui se présentent : artistes, visiteurs, curieux, personnes qui s’interrogent. Lors d'une même semaine, partout sur le territoire français, cela constitue un signe fort d’unité et de manifestation vivante de l’Église rendue visible à travers nos églises», explique-t-il, par exemple, sur le site d’art et de spiritualité de la CEF, «Narthex».
L’occasion d’une belle évangélisation estivale.
Le programme.