« L’HOMME EST UNE ACTION MERVEILLEUSE
PARCE QU’IL VEUT LA VERTU [...]
L’HOMME EST UNE PENSÉE MERVEILLEUSE
PARCE QU’IL VEUT LA VERTU »
‘ THE MAN IS AN ACTION MARVELOUS
BECAUSE HE WANTS THE VIRTUE [...]
THE MAN IS A THINKING MARVELOUS
BECAUSE HE WANTS THE VIRTUE ‘
est le terme qui désigne les différentes institutions d'une religion. Il n'y a donc pas un clergé, mais plusieurs clergés. Certains ministères chrétiens (évêque, presbytres, diacres) se sont regroupés, à l'aube du iiie siècle, autour d'un statut commun en un « clergé »[1].
Le mot, en ancien français clergié (xe siècle), provient du latin ecclésiastique clericatus, forgé sur clericus (clerc) qui signifie « homme d’Église » (en grec klêrikos), au sens large, à quelque degré que ce soit. Il désignait alors l’ensemble des personnes proches d'un statut « ecclésiastique », d’une église, d'une ville, d’un pays. Cela commençait au niveau des simples enfants (appelés aussi les « petits clercs »), acolytes, sous-diacres, diacres, prêtres, et plus tard les membres des universités médiévales, etc.
Jusqu'en 1972, c'est par la cérémonie de la tonsure que le fidèle accédait à l'état clérical. Le pape Paul VI publie le 15 août 1972 le Ministeria quædam (de), une « Lettre apostolique en forme de motu proprioréformant la discipline de la tonsure, des ordres mineurs et du sous-diaconat dans l'Église latine »[2]. Ce motu proprio supprime la cérémonie de la tonsure et détermine que l’entrée dans l’état clérical est désormais jointe à l'ordination au diaconat. Ainsi le Code de droit canonique de 1983 déclare : « Par la réception du diaconat quelqu'un devient clerc »[3].
Sont distingués :
Parmi les réguliers, les abbés mitrés d'une abbaye ont rang d'évêque. Un évêque peut être choisi parmi le clergé régulier. Parmi les deux clergés, on trouve des prêtres et des diacres.
L'Église catholique de l'Ancien Régime était constituée de plusieurs « clergés », mais tous se distinguaient des laïques par la tonsure. Historiquement, se distinguaient aussi :
En France et dans d'autres pays européens, le clergé bénéficiait du privilège du for ecclésiastique, c'est-à-dire qu'il ne pouvait être jugé que par un tribunal ecclésiastique, de la même manière qu'un noble ne pouvait être jugé que par ses pairs. Cette situation créa des abus dus a l'esprit de corps, notamment lorsque certaines professions comportant de nombreux clercs (comme le personnel des universités) furent assimilées au clergé d'ancien régime.
Le pape, élu par les cardinaux, nomme en général les évêques qui ordonnent et nomment les prêtres et les diacres. Les religieux (moines, religieuses, etc.) élisent leurs supérieurs (abbés, etc.).
En France, le clergé constituait l'un des trois ordres des états généraux avec la noblesse et le tiers état. Ces trois ordres étaient la société de Loyseau. Il pouvait cependant arriver que des ecclésiastiques fussent élus dans d'autres ordres, surtout dans le tiers état.
Lors de la Réforme protestante, les notions théologiques et sociales régissant le clergé furent profondément modifiées.
En effet, Luther considère comme central le principe dit du « sacerdoce universel » selon lequel chaque baptisé est « prophète, prêtre et roi » sous la seule seigneurie du Christ. Ce concept anéantit toute hiérarchie au sein de l'Église, à commencer par celle qui place les prêtres en position d'intermédiaire entre le croyant et Dieu. Chaque baptisé a une place de valeur identique, y compris les ministres (dont les pasteurs font partie). Issus d'études de théologie et reconnus par l'Église, ils sont au service de la communauté pour l'annonce de la Parole de Dieu (prédication et sacrements) et les missions particulières qui en découlent. En aucun cas ils ne détiennent le pouvoir d'absolution.
En conséquence, pour Martin Luther, la gouvernance de l'église ne peut qu'être démocratique. Il affirme clairement qu'une assemblée chrétienne a le pouvoir de juger ce qui est enseigné et d’élire et de destituer ses responsables[4].
Les églises protestantes sont organisées selon l'une des modalités suivantes :
Les femmes ont accès aux ministères de la plupart des Églises protestantes, y compris aux fonctions hiérarchiques[5].
Dans le sunnisme, il n'y a pas de clergé à proprement parler, le mot d'ecclésiastique (qui vient du mot église) est donc impropre. Le chef, ou savant, religieux est appelé mufti, `alim ou encore cheikh. Le terme imam est généralement employé pour se référer aux formes diverses que peuvent prendre les chefs religieux et peut désigner aussi bien une personne présidant une prière qu'un membre d'un groupe de savants (oulémas) composés de juristes (faqih) et de muftis. Aucun d'entre eux n'a de connaissances ésotériques. Ces savants musulmans sont principalement consacrés à l'étude et peuvent être impliqués dans la mise en œuvre de la charia dont les muftis ont autorité pour émettre des avis juridiques (appelés fatwas) mais leurs infaillibilités (`isma) n'est pas une condition, contrairement au chiisme. Dans une mosquée, le muezzin fait l'appel à la prière, l'imam guide la prière et le recteur s'occupe des opérations administratives de la mosquée. Le calife est le titre porté par les successeurs de Mahometaprès sa mort en 632 jusqu'à l'abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les califes réunissaient le pouvoir temporel au pouvoir spirituel. Le porteur du titre a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans. L'autorité d'un calife s'étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants (`amir al-mou'minin).
Dans le chiisme, le terme imam possède par contre des significations plus spécifiques et il ne peut être que le seul guide à la fois spirituel et temporel[réf. nécessaire]. La « guidance » spirituelle de l'imam ne saurait être assurée sans le lien direct avec Dieu. Le chiisme originel était composé de certains compagnons qui estimaient que `Alî, gendre et cousin de Mahomet, avait été choisi, par lui, pour lui succéder après la conquête de La Mecque, et l'aurait explicitement désigné comme son successeur et son exécuteur testamentaire (wasî) près du ruisseau de Khumm[6]. Dès la deuxième moitié du ier siècle de l'Hégire, cette précellence de l'imam Alî est devenue un élément fondamental du chiisme et elle est au cœur de son principe de foi.
La prophétie en tant que message révélé (risâla) a pris la forme d'un livre, le Coran, mais le lien (imamat) qui lie les êtres humains à Dieu se poursuit et se poursuivra jusqu'à la fin des temps. Pour ce faire, l'humanité a besoin d'un Guide spirituel (imam) pour transmettre l'exégèse spirituelle du Coran et actualiser le message prophétique selon les conditions de l'époque. Les chiites vont mettre de l'importance sur la bivalence du Coran : l'exotérique (zâhir) et l'ésotérique (bâtin). La connaissance exotérique est donnée à toutes les personnes sans exception alors que l'ésotérique n'est accordée qu'aux initiés. L'imam est le continuateur de la pédagogie prophétique. L'imam détient sa connaissance (`ilm) directement par illumination divine.